Introduction à la matrice ACT

Avr 24, 2022 | Articles, Ressources | 0 commentaires

La matrice

Polk a créé la matrice, comme un diagramme[1] permettant d’observer son expérience à partir d’un point de vue particulier, celui du contextualisme fonctionnel, tout en stimulant les différents processus de la flexibilité psychologique (Polk, Schoendorff, Webster et Olaz, 2017). La matrice différencie les aspects de notre expérience, qui nous parvient par nos cinq sens, des aspects qui émanent de notre activité mentale et proprioceptive à travers l’axe vertical du diagramme. L’axe horizontal représente les actions ayant pour objectif de s’éloigner des expériences aversives et les actions qui permettent de s’approcher des personnes ou des choses importantes pour soi. Pour Polk et al. (2017), la capacité d’observer les différences entre expérience sensorielle et expérience intérieure, ainsi qu’entre les mouvements d’éloignement et les mouvements d’approche, définit la flexibilité psychologique. Les différents cadrans de la matrice permettent d’observer :

  • qui et quoi est important pour la personne?
  • quels sont les obstacles intérieurs qui éloignent la personne des gens et des choses importants pour elle?
  • qu’est-ce que la personne fait pour s’éloigner de ce qu’elle ne veut pas ressentir et penser ?
  • qu’est-ce que la personne fait pour s’approcher des personnes et des choses importantes pour elle?

Les deux premières questions ci-dessus, permettent d’investiguer avec le patient la question du point de vue de la matrice et de répondre à la question : qui est au centre de la matrice, qui peut observer « qui ou quoi est important pour soi ?» et quels obstacles intérieurs peuvent nous en éloigner ? Cela permet de placer le patient au centre de la matrice et de lui permettre de prendre conscience qu’il peut, en tout temps, prendre de la distance et observer ce qui se passe en lui, instant après instant, pour choisir des actions en accord avec ses directions de vie, cela malgré les obstacles présents. L’objectif de ce travail est de développer : « la capacité de faire ce qui est important en présence d’obstacles intérieurs » (Polk et al. (2017), p. 50)

[1] Voir Figure 2 ci-dessous.

Bibliographie

Hayes, S. C., Pistorello, J., & Levin, M. E. (2012). Acceptance and commitment therapy as a unified model of behavior change. The counselling psychologist, 40(7), 976-1002.

Hayes, S. C., Luoma, J. B., Bond, F. W., Masuda, A., & Lillis, J. (2006). Acceptance and commitment therapy : model, processes and outcomes. Behaviour Research and Therapy, 44, 1-25.

Hayes, S. C., Strosahl, K. D., & Wilson K. G. (1999). Acceptance and Commitment Therapy : An experiential Approach to Behavior Change. New-York : Guilford Press.

Monestès, J-L. (2016) La flexibilité psychologique : un méta-processus responsable des difficultés psychologiques. In J-L. Monestès et C. Baeyens (Eds.).  L’approche transdiagnostique en psychopathologie : Alternative aux classifications nosographiques et perspectives thérapeutiques. Paris: Dunod.